De la polysémie à la néosémie http://www.revue-texto.net/index.php/http:/www.revue-texto.net/1996-2007/Archives/Parutions/Archives/Parutions/Marges/docannexe/file/4227/docannexe/file/4011/docannexe/file/2096/docannexe/file/Parutions/Parutions/Semiotiques/index.php?id=2119 Le prestige de la polysémie tient à la permanence d'une linguistique du signe perpétuant la conception commune du langage comme nomenclature. Le mot isolé résulte d'une décontextualisation. Restituer son contexte, c'est restituer les conditions de sa sémantisation, c'est-à-dire de son interprétation comme signe. Un mot n'est polysémique que si on le sous-détermine en le coupant de tout contexte, bref, si l'on renonce à le comprendre. La polysémie perd beaucoup de son mystérieux prestige si l'on reconnaît que la sémantique lexicale est déterminée par la sémantique textuelle. Rapportés à de problématiques " choses " et/ou à des "représentations " qui échappent à la linguistique, le postulat référentiel et la volonté d'univocité ont suscité le problème de la polysémie. Elle reste pour l'essentiel l'artefact d'une tradition logico-grammaticale indifférente à la diversité des discours, des genres et des textes et conduite à juxtaposer des acceptions hétéroclites sans contextes communs. La notion de prototype a certes paru limiter les aspects jugés angoissants de la polysémie, mais le référent prototypique, souvent identifié à un objet, semble relever de l'ordre de la doxa en cours plus que d'un ordre naturel. On proposera de différencier nettement (i) le lexique des morphèmes (qui appartient à l'ordre de la langue), pour lesquels le problème de la référence ne se pose pas, car leur signification n'est pas déterminable hors d'une analyse sémique par contextes contrôlés, et (ii) le lexique des lexies, formations de discours dont la linguistique de corpus permet de mieux cerner les sens, déterminés par leurs contextes préférentiels en raison de phénomènes de diffusion sémantique. À partir de cette distinction, on étudiera la création de nouveaux signifiés pour des lexies existantes, ou néosémies. La notion de néosémie invite à considérer l'émergence d'une nouvelle sémie en termes d'économie ou d'organisation sémique : la variabilité des actualisations possibles d'une lexie induit un réaménagement des sèmes composant son signifié. Plus précisément, on observera deux tendances conjointes : d'une part, certaines néosémies résultent d'une modification de l'appartenance domaniale, laquelle s'accompagne de variations des contraintes génériques et discursives (changement de domaine,nouvelle domanialisation, etc.), d'autre part, la néosémie est une reconfiguration du ou des sémèmes constituant la lexie d'origine, notamment par diffusion sémique des contextes. On illustrera cette notion au moyen de quelques exemples détaillés. Dits et inédits fr Thu, 05 Mar 2009 16:25:25 +0000 Tue, 10 May 2011 16:42:09 +0000 http://www.revue-texto.net/index.php/http:/www.revue-texto.net/1996-2007/Archives/Parutions/Archives/Parutions/Marges/docannexe/file/4227/docannexe/file/4011/docannexe/file/2096/docannexe/file/Parutions/Parutions/Semiotiques/index.php?id=2119 0